Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

D'après Gabriel Debien, Défrichements etc., 1981, p. 311 : " René Argenton, marchand à Lussac, a pris la ferme du Poirat à dame Marie-Catherine Dubost du Châtelet, veuve de Jean Norbert de la Marquetière, en son temps gendarme de la maison du roi. Elle lui a fait défricher en 1771 et en 1772, 30 boisselées de brande pour la borde qu'elle a nouvellement établie sur les chemins du Poirat à Beauregard et du Poirat à Pindray, près de la grande et de la petite métairie du Poirat. La nouvelle exploitation paraît un morcellement de la grande métairie ".

Le plan cadastral de 1840 montre un bâtiment (parcelle A 162) à l'emplacement du logement principal, et au sud-est, près du carrefour, à l'emplacement des dépendances actuelles, des bâtiments organisés en U autour d'une cour avec la mention " tuilerie " (A 163). Une autre ferme à plan en U (A 154) avec un puits signalé à l'écart (A 157) sont figurés au nord de la ferme actuelle.

Les chaînes d'angle et les piédroits des baies harpés laissent supposer une reconstruction dans la deuxième moitié du 19e siècle.

En 1896, MM. Dubuisson (propriétaire du Petit-Poirat), Moreau (propriétaire du Poirat et de prés) et Boulet protestent dans une lettre au préfet contre des inondations dues selon eux aux propriétaires des riverains des " fontaines [ruisseaux] du Soulage et de la Groge ", en établissant des barrages pour permettre d'abreuver les animaux, et réclament la remise en état des lieux. le conducteur de travaux des Ponts-et-Chaussées Girard se déplace le 28 août, dresse un plan des lieux et rédige un rapport le 31 août 1896, validé par l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées Antin le 2 septembre. Girard constate que " le ruisseau qui les écoule a une largeur variant entre 0,52 et 0,50 m " et est encombré de joncs et autres herbes. Il constate la présence sur un pré " d'un tas de terre qui doit servir à construire un barrage lorsqu'on veut arroser ", mais que l'état des terrains ne permet pas de conclure à une captation de l'eau. Le ruisseau se perd à environ 200m en amont du Petit-Poirat, mais cela est dû au mauvais entretien de la rivière et aux pertes naturelles de l'eau. Il rejette donc la requête des plaignants et est " d'avis d'inviter les réclamants à faire le travail nécessaire pour se procurer l'eau dont ils prétendent avoir besoin ".